Ces deux-là auraient pu se dire « oui » devant l’autel d’une église délabrée tellement ils ont partagé de projets et de scènes en tout genre depuis une dizaine d’années… Mais c’est avec Lady’Stealer qu’ils expriment le mieux leur véritable attachement au rock des origines, au son gras et entêtant des culs de bouteilles sur les cordes en acier des dobros mal accordés, et du pied tapant frénétiquement le rythme de cette musique sans fioritures.

Car dans ce scénario à la Sergio Leone, Mouton (de son surnom) et sa voix caverneuse à faire passer Barry White pour un castrat, donne la réplique à la guitare incisive de Bronco aidé de son harmonica faisant siffler les mélodies de tout bon western-spaghetti.

Les deux acolytes plantent le décor et nous emmènent au fin fond du Texas d’antan, au beau milieu d’une baston de saloon, à esquiver les bouteilles de bourbon qui fusent dans tous les sens cherchant un crâne à fracasser ou une bouche à désaltérer !

Voilà l’esprit distillé par ces deux normands, biberonnés aux sons des légendes du genre que ce soient les barbus de ZZ Top ou le fringant George Thorogood. L’efficacité de leur power blues sans concession réveille les instincts primitifs et déchaîne les tavernes les plus paisibles…